Extrait n°2 de Transcendance

Publié le par Xéléniel

Bonjour tout le monde,

Je suis en train de faire la dernière relecture de mon tome deux "Transcendance", la suite de "Nitescence" de la saga : L'âme de la nuit. Du coup j'ai eu envie de partager avec vous ce passage qui m'a fait bien rire. J'espère qu'il vous plaira. Ma Lucie est un sacré numéro qui a bien sû imposer son caractère à la fois à mes personnages et à ma plume !

Vous trouverez aussi des indices sur quelques mystères du tome un...

 

A bientôt. Laissez vos coms !

 

 

"J'étais dans la salle de bain de Lucie, au vu du peignoir rose en soie bordé de dentelle noire qui était accroché à une patère. Elle était immense, avec deux vasques couleur jade, de grands miroirs, une baignoire où deux personnes pouvaient aisément entrer et une douche à part. Des plantes, beaucoup de lumière. Luxe et discrétion, comme le reste de la maison. Daegan frôla ma joue du dos de sa main et me laissa seule sans autre commentaire. Je restai figée un instant, ayant l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine et me répétant inlassablement qu'il n'avait fait que me frôler et qu'une femme de mon âge n'était pas censée frémir de désir des pieds à la tête pour ce simple geste. Agacée contre moi-même, j'attrapai une grosse serviette éponge d'un ton vert foncé et m'attardai sous la douche avec plaisir. Une voix me fit sursauter.
    — Ainsi, vous vous êtes enfin décidés ?
    Je sortis la tête de la cabine pour lancer un regard courroucé à Lucie qui s'adossait tranquillement aux vasques en regardant mes habits d'un œil critique.
    — Alors, premièrement, je suis sous la douche au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, deuxièmement, je ne sais pas de quoi tu parles !
    — Je sais que tu es sous la douche, ma chérie, mais n'espère point me tromper avec ta fausse pudeur... Il me semble qu'elle ne t'a pas posée de soucis lorsque tu t'es jetée sur Daegan l'autre soir ! rit-elle.
    — Je ne me suis pas jeté sur lui. J'ai eu un moment d'égarement dû à l'émotion...
    Son rire de fée m’interrompit et je réalisai la stupidité de ce que je venais de dire.
    — Bon, passons, repris-je un peu gênée, dis-moi plutôt comment va... euh... le chat qui n'en est pas un ?
    Je n'avais pu me résoudre à dire « Patte-Blanche ». Accepter que cette petite chatte qui faisait partie de ma vie depuis plusieurs mois déjà ne soit pas vraiment un animal, mais un être hors du commun comme mes Deva était dur à avaler. J'avais l'impression que le monde autour de moi m'était inconnu et que chaque chose, même la plus insignifiante, cachait une part d'ombre : Miguel, fils d'une âme de lumière qui avait été élevé dans un Sanctuaire. Des meurtriers en série qui étaient en fait des démons. Cette chatte dont on ne savait la vraie nature... Une partie de moi ne pouvait s'empêcher de se méfier. Mes tracas intérieurs furent interrompus par la douce voix de Lucie et je me figeai devant son air calculateur. Je commençai à m'inquiéter de ce que me réservait mon amie comme interrogatoire. Je n'oubliais pas son don et mon incapacité à lui mentir.
    — Elle va reprendre du poil de la bête, si tu me permet le jeu de mot. Ne t'inquiète pas, mais ce n'est pas pour ça que je suis venue te voir.
    — Tu veux quoi Lucie ? râlai-je.
    — « Rien ne pourra me détourner de toi Daegan » dit-elle en m'imitant, un grand sourire au lèvres, ses cils battant exagérément.
    — Tu nous as espionnés ?! m'offusquai-je.
    — Bien sûr ! Fit-elle en haussant les épaules.
    Je restai sans voix devant son  air innocent et son manque de scrupules. Pas la trace d'un remords... Oui bref, c'était Lucie, pourquoi étais-je étonnée ? La petite fée était un monstre de curiosité, pire que moi, surtout concernant les détails croustillants... Je sortis de la douche un peu gênée alors qu'elle regardait poliment ailleurs et me séchai rapidement. Elle attaqua aussitôt.
    — Il était temps que vous vous décidiez tous les deux. Daegan était en train de se transformer en ermite et toi en vraie pleurnicheuse.
    Je ne répondis pas, agacée et levai les yeux au ciel.
    —Je suis sûre que c'est toi qui a fait le premier pas. Je me trompe ?
    Je ne pu retenir mon rire devant son air sérieux. Elle tenterait de m'extirper le moindre détail, j'en étais sûre. Mais comment lui en vouloir ? Elle semblait si heureuse pour nous ! Et elle m'avait soutenu dans les moments difficiles de ces derniers jours. Je ne pouvais lui refuser quoi que ce soit, ce serait bien mal la remercier !
    —Oui, en fait je me suis mise à lui hurler dessus et je me suis « transformée en pleurnicheuse » comme tu le dis si bien.
    Son rire inimitable retentit dans la salle de bain et la pétillante créature se mit à sautiller sur place en répétant : « Formidable ! Formidable ! ». Mais je savais que je ne m’en tirerais pas à si bon compte.
    —Vous êtes des âmes liées, j'en était sûre !
    —Des quoi ?
    —Des âmes liées, ce que vous les humains vous appelez à tort des âmes sœurs. Les âmes sœurs sont celles qui ont développé des liens familiaux ou de très forte amitiés dans d'autres vies. Les âmes liées, elles, connaîtront toujours la passion au premier regard. Comme Kallian et moi ou Daegan et toi. Je parie que tu étais sa femme dans une autre vie. Quoi que d'après la description qu'on m'en a faite, elle était plutôt timide alors que toi... Oh, je sais ! Vous étiez ensemble dans d'autres réincarnations il y a des millénaires et vous avez jamais su vous retrouver au bon moment. Ah, non. C'est pas un film ça ? Ou alors...
    Je cessai un instant d'écouter le badinage joyeux de Lucie. Quelque part au fond de moi, je savais qu'elle avait raison. L'amour que j'avais ressentis dès le début pour Daegan était au delà de tout ce que j'avais connu et imaginé. La rapidité de la naissance de mes sentiments m'avait même effrayé. Était-il possible que j'ai été la femme de mon ange à l'époque où il était encore humain ? Je ne savais rien de cette femme, même si Lucie la décrivait comme timide. J'avais soigneusement évité le sujet car j'étais jalouse d'elle. Et comment avouer être jalouse d'une femme morte depuis neuf cent cinquante ans ? C'était stupide et malsain et irraisonnée... Et totalement vrai. Pfff , marre des trucs métaphysiques ! Quant à ces autres théories... Elle regardait trop la télé.
    — Et vous en êtes où ? demanda Lucie en me sortant de mes pensés. Ça fait plusieurs jours déjà, vous avez sûrement passé de bons moments sur le plan physique... J'ai de bons souvenirs de cette période-là...
    Elle s'interrompit en voyant mon air gêné.
    — Quoi ?
    — Eh bien, dis-je hésitante. C'est compliqué.
    — Tu l'aimes, il t'aime, dit-elle en me regardant comme on le fait pour un enfant borné. Je ne vois ce qu'il y a de compliqué dans ce contexte. Tu sais comment on fait vu que tu as déjà eu un enfant. Si tu as besoin de détails techniques concernant les spécificités Deva, ne t'inquiète pas, nous marchons comme les humains. Et pour avoir vu Daegan nu, il est monté comme...
    Je me sentis rougir et pas que de honte. Et je fus sauvée pas miracle. On toqua à la porte et la voix de Daegan résonna, menaçante bien qu'amusée interrompant l'indiscrète. Au son de sa voix, je sus qu'il avait dû écouter.
    — Lucie ! Laisse Tara tranquille, il est tard !
    Elle soupira, contrariée puis me sourit.
    — Ne sois pas si anxieuse ! Tout se passera bien. Je te laisse finir. Et de toute façon, j'ai tout le temps nécessaire pour te faire avouer ce que tu me caches !
    Elle sortit rapidement avant que je ne puisse protester."

Publié dans L'âme de la nuit

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